Présentation
L'Algérie est un partenaire important du Brésil en Afrique et dans le monde arabe. Les relations entre l'Algérie et le Brésil se démarquent non seulement par l'interêt que les deux pays ont mis sur les relations politiques bilatérales et par la conciliation qu'ils entretiennent dans le traitement des grands thèmes de l'agenda international, mais aussi pour l'important échange commercial (l'Algérie est le principal partenaire commercial du Brésil sur le continent africain et le troisième du monde arabe).
Le Brésil a été parmi les premiers pays à reconnaître l'indépendance de l'Algérie, en 1962 et, la même année, l'Ambassade du Brésil à Alger a été ouverte. Les relations bilatérales ont reçu un moteur important au cours des années 1980. Il convient de noter les visites du président Figueiredo à Alger, en 1983, et du président Bejedid au Brésil, en 1985. Deux ans plus tard, s’est tenue la première réunion de la Commission mixte bilatérale (Comista) Brésil-Algérie. La bonne période que traversent les relations bilatérales est cependant entravée par l'instabilité qu'a connue l'Algérie au cours des années 1990, période connue sous le nom de « décennie noire ».
Après la réconciliation nationale et la stabilisation politico-institutionnelle de l'Algérie, des années 1990 aux années 2000, les deux pays ont entamé un processus sans précédent d'approfondissement des relations bilatérales.
La visite du président algérien Abdelaziz Bouteflika, à Brasilia, en 2005, a marqué une étape importante dans les relations. À cette occasion, le Brésil et l'Algérie ont coprésidé le I Sommet Amérique du Sud-pays arabes (ASPA). Le président Bouteflika a tenu une réunion bilatérale avec le président Lula, a visité le Sénat Fédéral, la Chambre des députés et le Tribunal suprême fédéral et a rencontré le ministre de la Défense de l'époque, Nelson Jobim, et le Procureur général de la République. En outre, le Brésil a exprimé son soutien à l'admission de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Trois accords bilatéraux ont été signés (dans les domaines de la protection des plantes, de la coopération sanitaire vétérinaire et des exemptions de visa pour le personnel diplomatique et les fonctionnaires en service).
En échange de la visite du président Bouteflika à Brasilia, le président Lula a effectué une visite d'État à Alger, en 2006, lorsque des accords ont été signés dans les domaines du commerce, des transports et de la navigation maritime, de la coopération agricole et de la sécurité sanitaire. Depuis lors, les deux présidents ont tenu des réunions bilatérales à trois autres occasions : à Abuja, parallèlement au 1er Sommet Afrique - Amérique du Sud (AFRAS, aujourd'hui ASA - novembre / 2006) ; à Berlin, en marge du sommet du G-8 (juin / 2007) ; et à Pékin, à l'occasion de l'ouverture des Jeux Olympiques (août / 2008).
Le mécanisme de la Comista Brésil-Algérie - créée en 1981 et qui n'avait connu qu'une seule réunion en 1987 - a été repris, également en 2006, avec la tenue de la deuxième réunion de la Comista lors de la visite du ministre algérien des Affaires étrangères de l’époque, Mohamed Bedjaoui, au Brésil. Il convient également de noter que, depuis 2005, l'ancien ministre des Affaires étrangères Celso Amorim s'est rendu à Alger à quatre reprises : visite de préparation du Sommet de l'ASPA (2005) ; Sommet de la Ligue Arabe (2005) ; visite présidentielle (2006) ; et visite ministérielle (2008).
En outre, deux réunions ministérielles se sont tenues à New York, en marge de la réunion annuelle de l'Assemblée générale des Nations Unies (AGNU) : en 2007, avec l'ancien ministre des Affaires étrangères Celso Amorim ; et, en 2011, avec le ministre des Affaires étrangères d'alors Antonio Patriota. À noter, également, la mission économique et commerciale dirigée par les ministres de l'époque Furlan et Rondeau, en novembre 2005, et la visite du ministre du Développement, de l'Industrie et du Commerce extérieur d'alors, Miguel Jorge, à Alger, en janvier 2009, accompagné d'une délégation commerciale de 96 représentants de différents secteurs.
Lors de la visite du ministre des Affaires étrangères d'antan Celso Amorim à Alger, en juin 2008, en échange de la visite de l'ancien ministre algérien Bedjaoui, en 2006, s'est tenue la IIIe reunion de la Comista. À cette occasion, les deux pays ont exprimé leur volonté de passer d'un cadre de coopération fructueuse à une relation stratégique renforcée. Six accords de coopération ont, également, été signés dans les domaines de l'agriculture, des technologies médicales, de la protection de l'environnement et de la coopération technique pour la production d'objets artisanaux.
Le ministre algérien des Affaires étrangères de l'époque, Mourad Medelci, s'est rendu, à son tour, au Brésil en juillet 2010, lorsqu'il a coprésidé la IVe réunion de la Comista. À cette occasion, le Mécanisme de Dialogue Stratégique avec l'Algérie a, aussi, été créé, ce qui a ouvert de nouvelles opportunités pour les relations, car il prévoyait un suivi et une évaluation globale des relations bilatérales et un échange d’opinions approfondi sur les thèmes régionaux et internationaux d’importance capitale entre les ministres des Affaires étrangères. Sur le continent africain, le Brésil dispose de ce type de mécanisme avec seulement trois pays : l'Égypte (2009), l'Algérie (2010) et le Nigéria (2013).
Histoire récente:
Aujourd'hui, le Brésil et l'Algérie continuent de partager des positions et des intérêts sur des questions internationales de grande importance, telles que le renforcement du multilatéralisme, la priorisation du dialogue politique et du règlement pacifique des différends et la promotion du développement social comme moyen d’encourager la paix et la sécurité internationales. Les deux pays sont confrontés à des défis similaires, dans de multiples domaines dans lesquels ils peuvent développer une coopération mutuellement avantageuse, y compris dans le domaine économique et commercial, en raison des complémentarités entre les deux économies. Il convient de rappeler que l'Algérie est un important fournisseur d'hydrocarbures au Brésil, qui, à son tour, exporte, principalement, les produits semi-manufacturés, en particulier le sucre, vers le marché algérien.
Enfin, il est dans l’intérêt du Brésil et de l'Algérie d’approfondir de plus en plus un modèle de coopération Sud-Sud équilibré, qui apportera des avantages aux deux parties, sans l'assymmétrie qui caractérisent habituellement les relations des pays du Sud avec les pays développés.
C'est précisément cette convergence d'intérêts et de visions qui a conduit les deux gouvernements à mettre en place, en 2010, le Mécanisme de Dialogue Stratégique, préalablement cité, au niveau des ministres des Affaires étrangères.
Cependant, les premières années de la présente décennie ont été caractérisées, d’une part de problèmes d'agenda et de politique interne et d’'autre part, d'un intervalle d'environ cinq ans dans l'échange de visites des ministres des Affaires étrangères entre les deux pays. La prise de conscience de cet écart a conduit le Brésil à inscrire la revitalisation des relations avec l'Algérie parmi les priorités de la politique étrangère brésilienne pour l'Afrique.
Dans un premier temps, parmi les efforts visant à revitaliser les relations bilatérales, le secrétaire général des Affaires étrangères de l'époque, l'ambassadeur Sérgio Danese, s'est rendu à Alger en avril 2015. À cette occasion, en plus de rencontrer son homologue, le SG a été reçu par le ministre Lamamra, les ministres de l'Énergie et des Travaux publics et par le secrétaire général du ministère de la Défense. Le SG a, également, assisté à un dîner avec le président du groupe algérien CEVITAL, lors de la présentation des plans d'investissement du groupe au Brésil. À la suite de la visite, les négociations sur l'accord de défense, négocié entre les deux pays depuis 2009, ont été accélérées. Des initiatives et des domaines prioritaires pour l'approfondissement des relations bilatérales ont, aussi, été définis, à la fois dans le cadre de la coopération et sur le volet économique et commercial.
Par la suite, le ministre des Affaires étrangères de l'époque, Mauro Vieira, s'est rendu à Alger en octobre 2015. À cette occasion, le ministre brésilien a coprésidé, avec son homologue algérien, Ramtane Lamamra, la première réunion du Mécanisme du Dialogue Stratégique, qui avait été créé en 2010, mais n'était pas encore inauguré. La visite de Mauro Vieira a représenté la première visite d'un ministre brésilien dans le pays depuis plus de 7 ans. En contrepartie, la visite du ministre Ramtane Lamamra au Brésil, prévue fin avril 2016, fut reportée par la partie algérienne en raison de problèmes d'agenda et de la situation politique interne au Brésil.
En mai 2017, à la suite de la visite du ministre Mauro Vieira, le sous-secrétaire général de l'Afrique et du Moyen-Orient, l'Ambassadeur Fernando José Marroni de Abreu, accompagné du Directeur du Département de l'Afrique, l'Ambassadeur Luís Henrique Sobreira Lopes, s'est rendu à Alger pour la tenue de la IVe Réunion de Consultation Politique Brésil-Algérie (Ie Réunion, à Brasília, en 2006 ; IIe Réunion à Alger, en 2008 ; et IIIe Réunion à Brasília, en 2010).
Le ministre des Affaires étrangères d'alors Aloysio Nunes Ferreira s'est rendu en Algérie en juillet 2018, lorsque l'accord de coopération en matière de défense et un protocole d'accord de coopération entre les académies diplomatiques des deux pays ont été signés.